LR apaisé, PLUi aux alentours
A défaut d’encadrer et d’harmoniser le développement durable du territoire à l’échelle des 28 communes de l’Agglomération, Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) est surtout la cheville ouvrière du modèle de territoire « zéro carbone » qui focalisera les projecteurs, les ressources et les éventuels bénéfices quels qu’ils soient, sur l’hyper centre de La Rochelle.
C’est en 1971 qu’est née l’idée du tunnel sous le port de La Rochelle. André Dubosc, un ancien adjoint au maire qui était auparavant ingénieur au service de l’équipement, justifiait ce projet « pour éviter que les voitures n’engorgent le vieux port1 ». Aujourd’hui la façon de gérer la cité a évolué. Les élus ne cherchent plus de solutions pour satisfaire l’intérêt général. Ils se contentent de mettre en pratique une idéologie en ne regardant que les avantages, en ignorant ou en minimisant les conséquences négatives, en prenant appui sur le levier psychologique de la culpabilité pour mener leurs campagnes de communication, et en taxant les mécontents de conservateur, au mieux.
Mais ils ne résolvent pas le problème, ils le déplacent ailleurs, voir chez le voisin. Ils se servent de l’excuse écologique pour justifier leur politique et conforter leur socle électoral, mais n’anticipent en rien les vrais bouleversements environnementaux à venir.

C’est ainsi que quasiment un demi-siècle plus tard, le seul remède trouvé au problème de l’engorgement automobile à La Rochelle a été celui consistant à bannir l’automobile ! Pour ce faire non seulement les tarifs du stationnement municipal ont explosé ces dernières années, mais en plus certaines places jadis gratuites sont devenues payantes, alourdissant le poids des multiples extorsions fiscales nationales que ne connait que trop bien l’automobiliste. Parallèlement la circulation des voitures a été mise en sens unique sur le vieux port en 2004, puis finalement purement et simplement interdite en 2015. La création de quelques parkings périphériques payant n’a pas compensé la disparition organisée par la ville de places de stationnements au bénéfice des piétons, équipés ou pas de divers types d’engins à roulettes, qui s’entrecroisent sur cette grande mode urbaine qu’est la réalisation minérale. Ces parvis suffocant l’été et glissant l’hiver où règne l’anarchie entre l’accro au portable qui ne regarde pas où il met les pieds, le piéton retraité hésitant, et les coursiers fendant la foule sur leurs vélos.
Dans les années 60, les magazines nous promettaient des cités traversées par des voitures volantes. Aujourd’hui le PLUi de La Rochelle donne notamment pour objectif de « doubler l’usage du vélo2 » et de « développer la marchabilité3 »… Question modernité, l’agglomération devra se contenter de néologisme.
La stratégie du dernier kilomètre

Fin des années 60, on nous promettait les voitures
volantes dans les magazines américains.
Cette politique n’a eu pour effet que d’accentuer les difficultés de déplacement des voitures dans une ville ne disposant déjà, de par sa situation en bord d’océan, que d’une ceinture routière partielle qui suit approximativement l’implantation des anciens remparts4. On constate quotidiennement des embouteillages, du quartier des Minimes (qui ne possède que deux sorties) jusqu’à l’Avenue Jean Guiton. D’un bout à l’autre de la ville vous aurez essayé en vain l’avenue Jean-Paul Sartre pour tenter de vous extraire du sud de la ville, le boulevard André Sautel pour fuir le centre, ou l’avenue du 11 novembre 1918 pour espérer quitter le nord. Mais c’est sans compter sur les encombrements qui vous rattrapent sur la rocade, elle aussi déjà sous dimensionnée alors que la ville ne cesse d’encourager l’accroissement de la zone industrielle SEVESO de La Pallice, située en bout de rocade avant le pont qui constitue le seul accès à l’île de Ré. Même Mappy en déduit qu’il faut quasiment une demi-heure pour parcourir en voiture les sept kilomètres qui séparent le quartier de Port Neuf de celui des Minimes, ou l’inverse, et encore si vous ne vous faites pas piéger par une sortie de match du stade Deflandre…
Le paradoxe de La Rochelle qui se veut exemplaire dans le domaine de l’écologie urbaine, ne cessant de rappeler qu’elle fut pionnière dans la mise à disposition de vélos en ville, et promettant aujourd’hui le « zéro carbone5 » en 2040, c’est qu’elle œuvre toujours et seulement « pour le dernier kilomètre6 ». Cette stratégie n’est pas nouvelle puisque déjà au début des années 2000 les édiles de certaines villes de la Communauté d’agglomération (CdA), comme L’Houmeau, reprochaient à La Rochelle de leur imposer de fait des contraintes qui allaient « en sens inverse7 » des objectifs de la belle et rebelle. Autrement dit, l’idée est de déporter le péril écologique, entre autres choses, au-delà de l’hyper centre, ce qui d’une part est assez méprisant pour ceux qui n’y vivent pas, et d’autre part assez absurde puisque la pollution reléguée à la périphérie ne disparait que dans les publireportages et les magazines municipaux. Cette stratégie se poursuit aujourd’hui à travers le PLUi.
« Le PLUi programmera les conditions du développement de notre territoire pour les années à venir. C’est un projet partagé avec ses 28 communes. Il devra permettre d’organiser le développement durable du territoire à l’échelle intercommunale pour 10 ans. »8 Le PLUi « se substituera aux 28 documents d’urbanisme existants (plan local d’urbanisme ou plan d’occupation des sols)9 », donc autant dire qu’il ne s’agit pas d’un document anodin puisqu’il engage l’avenir de votre commune en terme d’urbanisme, d’habitat et de déplacements pour les dix prochaines années. Pour ceux qui ne sauraient pas s’ils font partie ou pas de l’agglomération rochelaise, voici la liste des 28 communes concernées : Angoulins, Aytré, Bourgneuf, Châtelaillon-Plage, Clavette, Croix-Chapeau, Dompierre-sur-Mer, Esnandes, La Jarne, La Jarrie, La Rochelle, Lagord, L’Houmeau, Marsilly, Montroy, Nieul-sur-Mer, Périgny, Puilboreau, Saint-Christophe, Sainte-Soulle, Saint-Médard-d’Aunis, Saint-Rogatien, Saint-Vivien, Saint-Xandre, Salles-sur-Mer, Thairé, Vérines, Yves.
La concertation d’une minorité
Par la Délibération du 24 janvier 2019 arrêtant le projet de PLUi10, on apprend que son élaboration a donné lieu à de multiples concertations avec les citoyens de la CdA. Et de ces concertations, on peut lire en toutes lettres dans la Délibération au niveau de la partie intitulée « Mobilité et déplacements » que : « Ces questions (de la mobilité et des déplacements) témoignent de la volonté des habitants de se déplacer mieux et plus facilement, de se libérer de leur automobile. Les habitants sont favorables à la mise en place de systèmes alternatifs à la voiture individuelle.11 »
« Les habitants » en question ce sont en fait une partie des « environ 3700 personnes (qui) ont participé à ces réunions publiques12 », des « plus de 120 observations (qui) ont été écrites dans les registres de concertation », et des « plus de 300 observations ou demandes écrites (qui) ont été adressées par courrier ou par mail soit à la CdA de La Rochelle, soit aux communes ». Je laisse au lecteur le soin d’apprécier les termes « environ » et « plus de », et l’éventuelle redondance qu’il peut y avoir dans l’origine des observations. Quoi qu’il en soit, imaginons que chaque observation provienne d’une seule et différente personne à chaque fois, imaginons même que toutes ces 4120 personnes (3700 + 120 + 300) aient eu un avis sur la question de la mobilité et des déplacements, et imaginons carrément qu’elles soient toutes du même avis et que donc, pour continuer sur l’exemple du véhicule cité plus haut, elles veuillent à tout prix « se libérer de leur automobile ». Hé bien malgré cette présentation très optimiste pour les pourfendeurs de la bagnole, il se trouve que ce que la Délibération veut nous faire passer pour « la volonté des habitants », c’est en fait au mieux la volonté de 4 120 personnes sur les 167 675 habitants13 que compte l’agglomération, soit 2,5 % !
Le décryptage ci-dessus suffit à démontrer l’inanité de l’onction démocratique que les instigateurs de ce PLUi ont tenté de lui appliquer à travers cette « concertation ». Mais après tout, nul ne peut leur faire le reproche d’avoir essayé de mobiliser la population autour de ce projet. Par contre ce qui est inacceptable, c’est de transformer ces quelques observations en une synthèse trompeuse qui veut nous faire passer des vessies pour des lanternes. Parce qu’à défaut d’être un échantillon représentatif de la population, c’est l’avis d’une extrême minorité qui se voit promue comme « la volonté des habitants ». Autant il est évident que personne ne sait si le compte rendu de la CdA reflète l’avis de la majorité de ceux qui y habitent ne serait-ce que parce que 97,5 % des gens n’ont pas participé à la concertation, autant il est clair que ce compte rendu va dans le sens de la politique « Mobilité et déplacements » menée à La Rochelle. Cette façon de procéder est regrettable, car du coup elle fait planer le doute sur l’intégralité du PLUi et le niveau d’adhésion populaire vis-à-vis de ses orientations dans tous les autres domaines qu’il aborde14. Après ça il est difficile d’accorder le moindre crédit à ce qui est formulé dans la « Synthèse du bilan de la concertation » : « La concertation a permis de vérifier que les préoccupations de l’Agglomération et des habitants étaient en phase15 »…
Comment goudronner plus pour circuler moins

Il y a un grand projet en cours qui est le parfait exemple de l’amalgame entre une fausse bonne idée pour améliorer la circulation et une écologie repoussoir qui refoule vers la banlieue ce que la population qui s’embourgeoise au centre (vu l’augmentation du prix de l’immobilier) ne veut plus subir. Il s’agit du nouveau boulevard des Cottes-Mailles. Présenté comme le moyen de réduire le transit sur les avenues principales d’Aytré, c’est surtout le moyen de desservir le futur pôle multimodal de la gare de La Rochelle en goudronnant une zone agricole sur 2 kilomètres, ce qui, là, ne pose aucun problème de conscience écologique à la ville aux vélos et au « zéro carbone ».
De plus il n’y aurait pas besoin de voies alternatives aux avenues existantes (du Commandant-Lysiack, Emile-Normandin, Jean-Paul Sartre, André Sautel) si tout n’avait pas été fait pour réduire la vitesse, et donc congestionner la circulation sur les voies en question. Et cette politique d’entrave à la circulation va s’accentuer puisque le nouveau boulevard des Cottes-Mailles « permettra d’ailleurs d’engager une réflexion, comme le passage de ces boulevards (les avenues existantes) à deux fois une voie, avec une voie réservée aux bus et une piste cyclable15bis ». Ou comment goudronner plus pour circuler moins étant donné que le nouveau boulevard des Cottes-Mailles ne vise pas à fluidifier le trafic, mais à le contrarier ailleurs.
Enfin cette conversion serait justifiée si au moins elle apportait une réelle plus-value d’un côté ou de l’autre de ce nouvel axe, ce qui malheureusement ne sera pas le cas.
En aval le nouveau boulevard des Cottes-Mailles ne changera rien au problème d’encombrement des Minimes, puisque les principales difficultés ont lieu avant le Rond-Point Odette Gorin en ce qui concerne la sortie sud du quartier.
En amont il n’y a que deux issues pour les automobilistes : soit replonger dans Aytré, soit sur la rocade. Le choix de la première option remet sérieusement en cause l’utilité de ce « grand projet », et celui de la seconde compliquera la circulation sur une double voie qui n’en a vraiment pas besoin. Ce nouvel afflux de véhicules provenant des Cottes-Mailles pour prendre la direction Ile de Ré viendra s’écraser sur ceux qui bouchonnent déjà en voulant sortir par la zone d’activité de Périgny pour rejoindre Bourgneuf, Montroy, Saint-Médard-d’Aunis, etc. Les autres qui désirent prendre la direction Rochefort devront faire très attention à ne pas trop se précipiter sur la voie d’accélération car 700 mètres plus loin beaucoup ont déjà du mal à emprunter la sortie souvent encombrée qui dessert la zone des Quatre Chevaliers, La Jarne, La Jarrie, Croix-Chapeau, Aigrefeuille-d’Aunis, etc.

Encore une affaire bien réfléchie qui déplace la pollution et crée deux zones de danger supplémentaire sur la rocade, ce qui ensuite justifiera la position de ceux qui, depuis déjà de nombreuses années, veulent y réduire la vitesse maximale autorisée.
Le projet d’échangeur de Fief Rose à Lagord ainsi que le grand contournement Est par le prolongement de la RD9 constitueront également un beau gâchis d’espace tout en suivant cette logique qui consiste à diminuer le nombre de voitures aux abords du Vieux port pour l’augmenter à l’extérieur de La Rochelle. Plutôt que de multiplier les infrastructures routières, l’agglomération ferait mieux d’investir dans l’entretient de la voirie existante, et ce au-delà du seul hyper centre de La Rochelle où la chaussée est intégralement refaite après la campagne de changement des canalisations, ce qui n’a par exemple pas été le cas pour la rue Marius Lacroix à Lafond et pour l’avenue Denfert-Rochereau à La Pallice, où autos, motos et vélos rebondissent tout du long sur les multiples plastrons.

L’aménagement s’impose
Au sein du PLUi figure le Projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD) qui définit le projet urbain et le projet d’aménagement de l’espace porté par notre collectivité. Certains des intitulés de ses 13 orientations parlent de « préservation des ressources16 » et de « faire cohabiter ville et campagne ». Le projet des Côtes-Mailles, comme celui de l’échangeur de Fief Rose à Lagord et du grand contournement Est, ne riment ni avec préservation, ni cohabitation, mais s’imposent avec agression aux espaces naturels ou cultivés qui bordent ou occupent La Rochelle.
Dans le même document on parle aussi de « protection de la santé » et de « développer le " bien vivre ensemble " ». Là encore les auteurs du PLUi imposent leur conception de la société, et un certain « bien vivre ensemble » à des familles qui n’en demandaient peut-être pas tant. Après s’être endetté sur vingt ou trente ans pour faire construire à l’écart de la ville, aux alentours de Sainte-Soulle, Châtelaillon, Périgny ou La Jarne, voilà que les familles en question se voient imposer des projets d’aménagement d’aires d’accueil de gens du voyage. D’une surface respective « d’environ » 3 800 m² et 6 300 m² pour les deux premières communes, les deux autres auront le privilège d’héberger des « aires de grand passage (…) d’une superficie respective de 3 900 m² et 3 700 m² environ17 », chacune étant « susceptible d’accueillir environ 200 caravanes18 ». D’ailleurs l’aire dit de Périgny est plus près de Saint-Rogatien à vol de chrysène, puisque situé sur la D111 juste avant l’Unité de Compostage et la Société Rochelaise d’Enrobés. En plus de l’odeur du compost et de celle du goudron, les gens du voyage pourront au moins partager avec les rogatiens ce perpétuel et prégnant intérêt de l’agglomération pour la « protection de la santé » des populations grâce à leur nouvelle cohabitation en un lieu où une « étude épidémiologique récente met en avant "un excès de risque" notamment pour les plus jeunes19 » au sujet de la leucémie…

Il faut préciser que de façon générale on ne comprend pas trop comment est gérée la problématique des gens du voyage par l’agglomération. Au moment où j’écris ces lignes, de nombreux véhicules, caravanes, et une sorte de chariot de Far West (!) occupent un champ bordant le Chemin du Puits Doux à proximité du Conseil Général. Auparavant seul le terrain stabilisé tout proche était investi. Aujourd’hui il est fermé et déserté aux dépens d’une zone classée Npis20 dans le précédent PLU, et classée Np21 dans le prochain PLUi. Ni le règlement du PLU22 d’Aytré, ni celui du PLUi23 de l’agglomération n’évoque la possibilité d’aire d’accueil pour les gens du voyage à cet endroit. Dans le PLUi il est néanmoins indiqué que « dans le secteur Np, sont admis (…) les aires de stationnement indispensables à la maîtrise de la fréquentation automobile et à la prévention de la dégradation de ces espaces par la résorption du stationnement irrégulier (…) ». Alors si c’est cette formulation qui permet aux gens du voyage de s’installer temporairement sur ce champ, il faut s’attendre à en accueillir beaucoup d’autres étant donné le nombre de secteurs classés Np.

Le titre alambiqué du PADD (« Pour un territoire ambitieux et attractif, mettre au cœur du projet la qualité de vie, le bien vivre ensemble et la proximité ») représente assez bien son contenu, à savoir une hyperbole qui nous éloigne de l’essentiel. A moins que les conséquences des émissions de gaz à effet de serre ne soient qu’un prétexte, je m’étonne que les intentions affichées ratent à tel point la cible, ou ne se concrétisent pas davantage, étant donné l’avenir inéluctable annoncé par les scientifiques. Car ne nous leurrons pas : ce ne sont pas les quelques voitures écartées par les PLUi français, ou même l’extension de cette politique au niveau européen, qui va freiner la pollution aux Etats-Unis, en Russie, en Chine ou en Inde, à courte échéance.
Surtout lorsque les voitures chassées de l’hyper centre se retrouvent dans d’autres parties de l’agglomération en terme d’équivalent pollution comme le révèlent les orientations du PLUi.
C’est le cas à travers cette volonté de « favoriser le développement du grand-port maritime24 », lorsqu’on sait qu’ « un bateau à quai produit des rejets dans l’atmosphère équivalents à 10.000 à 30.000 véhicules, et en propulsion, 5 à 10 fois plus25 ».
C’est le cas à travers la « mesure (qui) consiste à assurer un meilleur accueil des autocars de longue distance dits "cars Macrons" 26», initiative qui a eu pour effet la multiplication de cars au diesel qui « concurrencent bien davantage le train que la voiture individuelle », et qui « ont rejeté 36 000 tonnes de CO2 de plus que leur équivalent en train27 ».
C’est le cas pour l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré, dont « l’agglomération entend porter une stratégie de développement pérenne (…), disposer d’une offre contribuant à l’aménagement du territoire et favorable au tourisme et au développement économique (…) », mais aussi « favoriser l’appropriation de l’aéroport par les habitants28 », et ce alors que les appareils ne sont pas une source de pollution négligeable29.
Ce dernier extrait affirme ni plus ni moins que l’agglomération travaille à l’acceptabilité sociétale de l’aéroport, ou autrement dit à fabriquer le consentement autour de cet équipement, et ce malgré les nuisances qu’il engendre et qui viennent en contradiction avec au moins un des trois éléments structurants qui guident le PLUi, à savoir « les enjeux de réduction d’émission de gaz à effet de serre30 », et avec au moins un des objectifs du Programme d’Orientations et d’Actions du PLUi, c’est-à-dire « participer à la réduction de l’exposition au bruit des riverains, améliorer la qualité de l’air31 ».
La préservation à géométrie variable
On doit se rendre à l’évidence que ce ne sont donc pas les mesures à géométrie variable de l’agglomération, à travers son PLUi, qui éviteront une amplification du phénomène de montée des eaux dont les effets ne se feront pas seulement ressentir à l’occasion de conjonctions météorologiques exceptionnelles. Des plus optimistes qui prévoient quelques centimètres pour dans des dizaines d’années, à d’autres qui annoncent l’imminence d’une catastrophe avec le glacier Thwaites32, il conviendrait d’anticiper la situation. Parce qu’il suffit de consulter une carte topographique33 pour constater qu’au sein même de notre agglomération des communes comme Angoulins pourraient devenir des presqu’îles, et d’autres, comme Châtelaillon ou Yves, des îles. Malgré les PPRL (Plan de Prévention des Risques Littoraux) mis en place dans l’agglomération, on peut lire dans le PLUi que « cette action de prévention n’est bien sûr pas suffisante », sans pour autant trouver de solution au problème. Le projet de déplacement de la gare34 de La Rochelle que j’avais déjà formulé en 2008 s’inscrit parfaitement dans ce scénario préventif, et bien d’autres de cet acabit restent à inventer.
Au lieu de ça, les constructions se poursuivent en lieu et place du milieu naturel, au plus près d’un bord de mer déjà grignoté par l’érosion, comme c’est le cas, pour ne citer qu’un exemple, des dizaines d’appartements qui composent le Domaine de la Tour Carré35.

Pour justifier ce bétonnage du littoral, il est précisé en gras dans le texte de promotion du programme que tout cela se fait dans un « nouveau quartier sans voiture résolument tourné vers la nature36 ». Encore la voiture, bouc émissaire à la mode qui permet d’escamoter le fait que cette nouvelle zone résidentielle tourne le dos à la plus importante station d’épuration de la ville, et se situe à 500m d’un site classé SEVESO d’où peut s’échapper accidentellement un « nuage toxique d’acide chlorhydrique et d’acide fluorhydrique37 »…

Le PADD affirme pourtant qu’« il s’agit aussi évidemment de réduire, voire supprimer l’exposition des populations aux risques et nuisances créés par l’homme : risque technologique, les champs électromagnétiques, le bruit, pollution38 ». Du verbiage pour la forme, comme le « vœu » du conseil municipal de La Rochelle en 2018 consistant à « demander à l’entreprise Enedis de bien respecter le choix de l’usager d’accepter pleinement ou de refuser l’installation des nouveaux compteurs Linky à leur domicile, quel que soit l’emplacement du compteur39 », contredit par les actes en 2019 où ces mêmes compteurs furent installés sans demander leur avis aux locataires dans les HLM de la ville de La Rochelle!
Zéro carbone, 100% com…
Mais puisque jusqu’ici tout va bien, les décideurs adeptes du « green washing » ont bien compris l’intérêt qu’ils avaient à scinder l’agglomération en deux parties. La première qui sert de carte postale pour attirer et régaler le touriste. Et la seconde, à l’écart, dont personne ne parle, reliée au réseau cyclable ou à celui des transports en commun selon un schéma qui consiste principalement à desservir la première, encore et toujours. De plus pour les autobus, ce sera seulement pendant les heures de bureau ou de cours, et lorsque l’état du parc vieillissant le permet40…
Quant aux vecteurs de pollution, bien que l’on ne sache toujours pas comment s’en passer sans opter pour la décroissance ou l’élitisation de la consommation (ou la décroissance pour une majorité ET l’élitisation pour une minorité), qu’il s’agisse des usines (lorsqu’elles n’ont pas déjà été délocalisées, victimes du dumping social), mais aussi de l’automobile et du transport routier, on ne veut plus les supporter dans le centre des villes, quitte à polluer ailleurs et à congestionner la périphérie. C’est justement le cas aux alentours de La Rochelle où le trafic est déjà conséquent avec le nord de l’agglomération et l’ile de Ré. Cette ile depuis laquelle on voit mieux les usines de La Rochelle que depuis La Rochelle elle-même… Cependant le pont qui mène à l’île ne se franchit pas en voiture ou en camion sans que le conducteur soit redevable de l’écotaxe, continuité d’un péage devenu illégitime puisque l’édifice est déjà remboursé depuis le 31 décembre 2011.
D’un côté on a donc une extorsion fiscale censée être justifiée par le fait qu’il s’agirait de « la pierre angulaire d’une politique cohérente et volontariste en matière de préservation et de gestion des espaces naturels41 ».
De l’autre on a une zone portuaire et industrielle qui grignote l’espace naturel en avançant sur la mer (anse Saint-Marc42), et à laquelle vient se rajouter le projet « Port Horizon 2025 ». Ce dernier ne semble pas émouvoir beaucoup de politiques locaux malgré les lanceurs d’alerte qui le décrivent comme une menace pour le fragile équilibre des pertuis43. Il serait pourtant utile de lever tous les doutes sur l’impact éventuel des vases de dragages, au moins pour que l’on puisse croire à l’orientation n° 8 du PADD qui parle de « mettre en place les conditions pour maintenir une filière conchylicole dynamique ».
On pourrait presque croire que des millions d’euros indument ponctionnés sur le citoyen ou investit dans la zone portuaire suffisent à compenser les modifications du milieu naturel et ses éventuelles conséquences sur le continent, sur l’île et dans les pertuis. Il ne reste qu’à espérer que cette équation ne serve pas de modèle pour démontrer la neutralité du bilan carbone qui se veut être l’objectif du projet de « territoire zéro carbone », ou pour justifier « le développement durable du territoire à l’échelle intercommunale » qui se veut être l’objectif du PLUi, comme si l’argent prélevé d’un côté pouvait rattraper les dommages causés de l’autre. C’est pourtant bien cette fable qu’on veut nous vendre, car dans le monde de la finance et de l’entreprise, l’écologie n’est pas rentable si elle rime avec décroissance, elle n’est pas crédible si elle explore les continents des sciences alternatives, et elle n’est pas électoraliste si elle n’est pas démonstrative. Le revers de la médaille de ces contorsions, c’est une écologie dénaturée par sa prostitution à l’économie de marché.
L’incohérence écologique
Force est de constater que les intentions sont souvent magnifiées pour optimiser l’acceptabilité sociétale des projets, quitte à ce qu’au final le résultat soit bien en-deçà.
C’est exactement le cas lorsque l’on observe la configuration du Quai du Carénage et du Quai Amiral Meyer tel que la mairie de La Rochelle l’avait vendu aux rochelais, et ce qu’elle en a fait au bout du compte. A l’origine il s’agissait d’un parking idéalement situé pour les propriétaires ou les locataires de bateaux, les rochelais ou les touristes. A l’aune du projet initial, ce quai devait éradiquer toute possibilité de stationnement pour devenir une promenade ombragée plantée d’arbres. Au final il s’est reconverti en une immense dalle minérale, aménagement dont j’ai déjà souligné tous les inconvénients précédemment.


Une incongruité à une époque où le réchauffement climatique et les canicules incitent à rechercher des solutions pour refroidir la cité, une aberration pour une ville qui se dit concourir dans la catégorie « zéro carbone », et un paradoxe pour une agglomération qui donne des leçons sur la façon dont planter les arbres44 !
D’ailleurs l’évolution du site en 30 ans montre comment elle maitrise davantage la déforestation45.
La rupture avec les habitudes de l’époque, où l’ancien maire de La Rochelle, Michel Crépeau, a laissé sa marque notamment dans une volonté de diminuer les odeurs et autres conséquences des gaz d’échappement, pouvait sembler novatrice et salutaire. S’enferrer aujourd’hui dans une démarche de « Crépeau washing », jusqu’à la caricature lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux automobiles, conduit à des réalisations écologiquement incohérentes puisqu’elles accentuent les préjudices des phénomènes qu’elles sont censées combattre.
Au stade de l’erreur de déplacement
Comment peut-on encore parler de « communauté » d’agglomération, ou de « collectivité » locale lorsque l’amélioration du cadre de vie d’une ville semble se faire autant aux dépens de toutes les autres communes ? C’est d’ailleurs caricatural pour ce qui est des équipements culturels de l’agglomération. Le budget 2018 tant en investissement qu’en fonctionnement ne concernait apparemment qu’une seule municipalité46, ou alors le document est très mal présenté.

Et c’est un autre paradoxe de La Rochelle qui veut éloigner le trafic routier alors qu’elle concentre les spectacles et les festivals en son sein. Les habitants d’Esnandes, de Saint-Christophe ou d’Yves ne vont pas venir à La Coursive en vélo… Et les expériences de navettes gratuites et parking relais ne fonctionnent pas lorsqu’il s’agit d’évènements qui ne durent que quelques heures, comme l’a prouvé l’expérience du Stade Rochelais puisque « 200 personnes, seulement, utilisaient ces navettes, sur 15 000 spectateurs47 ».
D’ailleurs lorsque j’ai lu sur le PLUi qu’un des grands projets avait pour avantage de mutualiser ses besoins de stationnements avec un parking-relais existant, et qu’il permettrait une bonne accessibilité depuis l’agglomération de La Rochelle (et au-delà) par la rocade, j’ai cru un instant qu’il s’agissait de remplacer le stade Marcel-Deflandre de Port Neuf par un complexe digne des ambitions du Stade Rochelais.
Ce stade est pourtant situé au milieu des habitations. Les riverains, qui ne disposent pas de garage, se retrouvent dans l’impossibilité de stationner tous les 15 jours vu que les parkings publics (dont certains sont fermés pour tous sauf pour les VIP !), la rue et les espaces vert sont submergés de voitures de spectateurs. Ce stade est également situé à proximité d’une zone SEVESO dont il se trouve être le lieu de rassemblement prévu par le Plan Particulier d’Intervention (PPI) en cas d’accident industriel48. Souhaitons que cet accident n’ait pas la discourtoisie de survenir un jour de match, parce que dans ce cas personne ne connait la marche à suivre, même pas la préfecture de toute évidence.
Pour ces raisons le PLUi aurait au moins pu caresser l’espoir d’envisager une délocalisation du stade des jaune et noir. Mais non, il s’agit du « déplacement de l’hôpital et la construction d’un nouvel équipement (…). Et c’est le site de l’actuel parc des expositions qui a eu la préférence générale. »49 Ce projet compte déjà sur « la création du nouveau Boulevard Cotte Maille (sic) », et vu que « le besoin de parking a été réaffirmé », « une approche sera faite à partir du parking Jean-Moulin50 ».
Donc un parking relais qui devait accueillir touristes et actifs de La Rochelle va devoir servir de supplétif aux besoins de stationnement du futur Groupe Hospitalier de la Rochelle-Ré-Aunis. Et un boulevard qui devait soi-disant apaiser le trafic à Aytré va devoir soulager le trafic supplémentaire engendré par le nouvel hôpital du côté de Villeneuve Les Salines et de l’Avenue Jean-Paul Sartre.
Les projets ne sont même pas terminés que déjà les arguments figurant dans le PLUi qui sont censés les justifier se trouvent être inexacts et incomplets.
Un risque juridique

Le PLUi, un grand saut dans l'inconnu juridique.
Au niveau national et pour la première fois, la responsabilité de l’Etat a été reconnue dans son incapacité à lutter contre la pollution de l’air51. Il ne faudrait pas qu’un jour l’agglomération se voit poursuivie en justice sur la base d’un PLUi mal ficelé fait de concertation relative, de justifications trompeuses, d’orientations contradictoires, et de mauvaise foi dans ses objectifs.
Parce qu’il parait évident que les documents que produit l’agglomération se contredisent autant sur la forme que sur le fond. Par exemple le PLUi dit « épouser le SCoT dans un rapport de compatibilité ». Néanmoins il classe en zone UU4 les bords du canal de Rompsay52, dans le prolongement de l’emplacement du futur Conservatoire de Musique et de Danse, ce qui laisse supposer des hauteurs de constructions à venir « inférieure ou égale à 26 mètres (RdC+7 niveaux)53 ». Mais dans la perspective de « faire évoluer l’habitat », le SCoT a pour objectif d’aboutir à des projets immobiliers « à architecture plus compacte et respectueuse des échelles urbaines et villageoises54 ». Alors la question légitime est celle qui consiste à savoir, d’un point de vue de l’échelle urbaine avoisinante, où est-ce qu’on trouve des immeubles de 7 étages qui justifieraient l’érection d’édifices d’une telle altitude? Il faut savoir que l’on parle là de projets de bâtiments à proximité du canal de Rompsay55 d’une hauteur similaire à celle dont s’élancent les plongeurs de haut vol depuis la tour Saint Nicolas…
Vous vous souvenez certainement de la polémique qui a eu des répercussions jusque dans le quotidien local au sujet de la résidence Prestige56. Un immeuble à trois étages pour 18 appartements qui est en train de remplacer une charmante villa à pignon à l’heure où j’écris ces lignes. Si le PLUi avait existé à l’époque, il aurait certainement classé cette unité foncière dans la liste des « gisements fonciers en intensification », et plus précisément des « parcelles bâties (en secteur résidentiel) » qui « peuvent évoluer en se densifiant ». Le problème, comme dans le cas du Prestige, c’est que cela se fait aux dépens des riverains qui n’obtiennent que très rarement gain de cause, et qui se retrouvent avec des voisins qui ont une vue plongeante sur leurs résidences et leurs jardins. C’est la fin de l’intimité et de la vie privée pour toutes les victimes de l’« intensification ». Sachez que dans le PLUi, il est indiqué que « certaines de ces 56 000 unités foncières peuvent évoluer en se densifiant57 », sans pour autant indiquer combien et lesquelles !

Mais face à la perspective de manne financière que représente la destruction d’une villa au profit d’un immeuble de plusieurs étages, autant pour le promoteur que pour le propriétaire, il n’est pas déraisonnable de craindre une transformation radicale de certains quartiers qui, après moult péripéties judiciaires, vont progressivement perdre leur charme, leur authenticité, et leur qualité de vie. De plus c’est un effet domino auquel il faut s’attendre de la part des propriétaires de maisons individuelles restantes. Ces dernières, submergés par les immeubles, auront perdues une bonne partie des avantages de leur caractère privatif, et donc forcément de leur valeur, mis à part si elles laissent leur place au bénéfice d’un habitat collectif, c’est-à-dire d’un autre immeuble… Quant aux propriétaires de la maison disparue, ils auront ainsi trouvé les moyens pour aller vivre un peu plus loin, dans une autre maison.
Dans le texte regroupant la « justification des choix59 » du PLUi, on trouve plus de 700 occurrences en rapport avec la « construction », et moins de 200 pour le mot « environnement »60. Lorsqu’on rentre dans le détail, et à la lumière de ce qui précède, on reste dubitatif face aux justifications du PADD sous l’intitulé « Accessibilité et nouvelles mobilités du territoire pour faciliter le développement de l’agglomération »: « Dans le but de réduire l’étalement urbain, la consommation de terre agricoles et de rapprocher les actifs de lieux de travail l’objectif du PADD et (sic) de mieux articuler urbanisation et déplacement, notamment en organisant les extension urbaines et la densification des tissus des urbanisés en lien avec le réseau de transport.61 »
On regrettera que la réduction de « consommation de terre agricole » et la « densification » concernent moins les infrastructures routières que les maisons individuelles, et ne nous épargnent pas le projet de boulevard des Cottes-Mailles, le projet d’échangeur de Fief Rose à Lagord ou le grand contournement Est par le prolongement de la RD9. De plus, cette « densification », qui n’est en fait qu’un retour à la collectivisation de l’habitat, n’aura pour conséquence sur la « mixité sociale », concept répété à satiété dans le PLUi, que de concerner seulement ceux qui n’ont pas eu les moyens de la fuir.
Les précédents nous montrent qu’il faut s’attendre à ce que l’argent de la collectivité, donc le nôtre, et autant celui des promoteurs que des propriétaires, se perde dans des frais de justice que laisse supputer l’intensification. Pour éviter ce gâchis d’argent et une dénaturation urbaine, au-delà de l’hyper centre rochelais et quelques autres rares lieux sanctifiés, il suffirait d’ores et déjà d’apporter les corrections qui s’imposent au Plan Local d’Urbanisme intercommunal de l’agglomération de La Rochelle. Ce travail nécessaire permettrait de reporter l’approbation définitive du PLUi finalisé prévue en décembre 2019. Les citoyens de l’agglomération bénéficieraient ainsi d’une véritable concertation démocratique par le biais d’une campagne électorale pour les municipales qui servirait de grand débat sur ses orientations, et l’élection en 2020 de référendum.
L’heure du choix
Il faut briser ce cercle vicieux qui consiste à développer l’attractivité d’une ville qui ensuite n’assume pas les conséquences de son succès.
Alors soit il faut développer sérieusement les alternatives à la voiture, parce que rentrer à Vérines en bus après avoir passé la soirée aux Francofolies c’est un peu compliqué, et que faire le trajet Port Neuf - Puilboreau en voiture ça prend 10 minutes alors qu’en bus il faut une heure, et faire ses courses en vélo ou en bus ce n’est pas très commode. Ignorer ces réalités témoigne d’une certaine hypocrisie à vouloir faire comme si la fréquentation des activités économiques et culturelles aurait autant de succès si la voiture disparaissait du jour au lendemain.
Soit il faut en finir avec l’autophobie qui fait de l’automobiliste la victime collatérale des municipalités qui ne cherchent qu’à se donner une apparence de conscience écologique. Ce sont davantage des retombées électorales pour une minorité, que d’un bénéfice environnemental pour l’agglomération, auxquelles il faut s’attendre en déplaçant les problèmes plutôt qu’en y apportant de vraies solutions pérennes.
A l’avenir les élus devront avoir une vision plus large, plus généreuse, plus cohérente et plus durable. Ils devront multiplier les grands projets qui dispersent l’activité sur l’agglomération. Ils devront non seulement anticiper les conséquences du changement climatique, mais aussi faire en sorte que les communes qui forment la couronne des 10 kilomètres, donc bien au-delà du « dernier kilomètre », ne soient pas reléguées au rôle de cité-dortoir des travailleurs de La Rochelle. Ils devront faire en sorte que la majorité des communes de l’agglomération ne constituent pas uniquement l’arrière scène à la merci de la santé économique de la belle et rebelle et de ses proches environs, où l’on repousse tout ce qui n’est pas « zéro carbone », mais qui demeure malgré tout bien utile, notamment pour la fiscalité locale, et donc le budget de l’agglomération. Ils ne devront pas confondre intercommunal avec unicommunal, et arrêter de ne jurer que par le seul « souffle de l’esprit communautaire62 » lorsque celui-ci s’oriente bien trop souvent dans le même sens. Enfin ils devront être honnête avec l’opinion publique pour obtenir son approbation et sa participation, sans chercher à tordre le bras à la majorité en extrapolant l’avis d’une minorité pour tenter de fabriquer le consentement.
Post-scriptum :
A ceux qui trouveraient que je ne suis pas assez positif dans mon avis sur le PLUi, et qu’il y a aussi des bons côtés, je leur conseille de lire l’avis du Département de la Charente-Maritime63. Ce dernier ne contient qu’« observations », « recommandations », et aucune louanges sur les éventuels aspects positifs du projet.
A ceux qui se demandent d’où j’écris et qui je suis pour juger le PLUi, je répondrai qu’en tant que résidant de La Rochelle, je m’inscris dans la démarche de l’agglomération qui, du 19 juin au 26 juillet 2019, organise une enquête publique dans ses 28 communes afin que ses habitants puissent donner leur avis sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal.
Du 19 juin au 26 juillet 2019, vous pouvez donner votre avis sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) par le biais d’une enquête publique qui a lieu dans les 28 communes de l’agglomération de La Rochelle.
1 « Bon anniversaire André Dubosc », Sud Ouest, 19 septembre 1994.
2 Plan Local d’Urbanisme intercommunal, projet arrêté, Tome 4 : Programme D’Orientation et d’Actions (POA), page 20.
3 Ibidem, p. 26.
4 Voir le plan de La Rochelle et ses environs, 1773, par Nicolas Chalmandrier, Bibliothèque nationale de France, Domaine public – https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71067810
5 https://www.agglo-larochelle.fr/grands-projets/territoire-zero-carbone ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/projet-de-territoire/territoire-zero-carbone
6 « Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle, promet "une baisse de 50% des émissions en 2030" », L’Usine Nouvelle, 16 mai 2019 – https://www.usinenouvelle.com/article/une-baisse-de-50-des-emissions-en-2030.N841940
7 « Plan de déplacements urbains. " Un jour, on aura un tunnel " », par Thomas Brosset, Sud Ouest, 28 octobre 2000.
8 Plan Local d’Urbanisme intercommunal, projet arrêté, Tome 1 : Rapport de présentation, 1.4 Justification des choix, page 4. – https://www.agglo-larochelle.fr/grands-projets/plan-local-d-urbanisme-intercommunal?article=le-projet-arrete; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12973882/1.4+-+Justification+des+choix.pdf/c563ff22-923a-4ce2-8d0d-d82712aebc34?version=1.0&download=true
9 Plan Local d’Urbanisme intercommunal, projet arrêté, Tome 8 : Pièces administratives, Note de synthèse I Contexte législatif : la loi ENE et la loi ALUR, page 1.
10 Délibération du 24 janvier 2019 arrêtant le projet de PLUi, séance du24 janvier 2019 à Vaucanson (Périgny) – https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/10006569/D%C3%A9lib%C3%A9ration+du+24+janvier+2019+arr%C3%AAtant+le+projet+de+PLUi/b5f49a16-6116-41b1-aee4-1c398d8f7c82?version=1.0
11 Ibidem, page 9.
12 Ibidem, p. 6.
13 L’Agglo en chiffres, site de la Communauté d'Agglomération de La Rochelle – https://www.agglo-larochelle.fr/territoire/l-agglo-en-chiffres
14 L’habitat et sa densification, le cadre de vie, le foncier, les grandes infrastructures, l’agriculture, l’emploi, l’industrie, les entreprises, le commerce, le tourisme, les équipements, l’énergie, les nuisances et les risques, le patrimoine, le littoral, le paysage naturel et urbain.
15 Délibération du 24 janvier 2019, p. 12.
15bis Jean-François Fountaine, président de la Communauté d’agglomération de La Rochelle, cité dans « Deux ans de chantier », par Frédéric Zabalza, Sud Ouest, 6 juillet 2019.
16 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation, 1.4 Justification des choix, page 19 – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34478/1.4%20Justification%20des%20choix ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12973882/1.4+-+Justification+des+choix.pdf/c563ff22-923a-4ce2-8d0d-d82712aebc34?version=1.0&download=true
17 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation, 1.4 Justification des choix, page 91.
18 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation, 1.4 Justification des choix, page 24.
19 « Charente-Maritime : les jeunes de St-Rogatien sont-ils plus exposés au risque de cancer ? », Par Christine Hinckel, France 3, publié le 30 octobre 2018.
20 Voir le plan du PLU d’Aytré : https://intersites.agglo-larochelle.fr/static/eturba/PLU_Dossiers/Aytre/4_Rglt/4.1_DocGraph/4.1.1_5000.pdf
21 Voir le plan du PLUi sur ce secteur : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12403148/plan_521_2I01.pdf?version=1.0&download=true
22 Plan local d'urbanisme d’Aytré, Pièce N°4.2, REGLEMENT, page 127 – https://intersites.agglo-larochelle.fr/static/eturba/PLU_Dossiers/Aytre/4_Rglt/4.2_RgltEcrit/4.2_rgltecrit.pdf.pagespeed.ce.F-XjtS9R5Y.pdf
23 PROJET DE PLUI ARRETE PAR LE CONSEIL COMMUNAUTAIRE, Tome 5 : Règlement 5.1 Règlement écrit, page 461 – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34665/5.1%20R%C3%A8glement%20%C3%A9crit ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12974190/5.1+-+R%C3%A8glement+%C3%A9crit.pdf/eb667019-71f0-4ca0-80c3-868e073880cb?version=1.0&download=true
24 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 4 : Programme D’Orientations et d’Actions (POA), page 38. – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34498/Programme%20d%27Orientation%20et%20d%27Action%20%28POA%29 ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12974151/4+-+POA.pdf/727cb544-e6cb-438d-a30b-3b93e064b6a0?version=1.0&download=true
25 « Pollution, la face cachée des paquebots », par Denis FAINSILBER, Les Echos, 6 septembre 2018 – https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/pollution-la-face-cachee-des-paquebots-138106
26 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 4 : Programme D’Orientations et d’Actions (POA), page 39.
27 « Cars Macron : quand la concurrence se transforme en monopole », Par F.L., Maire Info, 5 mars 2019 – http://www.maire-info.com/urbanisme-habitat-logement/transports/cars-macron-quand-la-concurrence-se-transforme-en-monopole-article-22798
28 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 4 : Programme D’Orientations et d’Actions (POA), page 38.
29 « Aviation et pollution atmosphérique », DGAC, mise à jour du 12 juin 2019 – http://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/environnement/aviation-pollution-atmospherique
30 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation 1.4 Justification des choix, page 6.
31 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 4 : Programme D’Orientations et d’Actions (POA), page 60.
32 RMC : 18/02/2019 - Droit de suite : La fonte totale du glacier Thwaites, qui pourrait faire déborder la mer, intervient beaucoup plus vite que prévu. – https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/audio/rmc-1802-droit-de-suite-la-fonte-totale-du-glacier-thwaites-qui-pourrait-faire-deborder-la-mer-intervient-beaucoup-plus-vite-que-prevu-454405.html ; MAJ 02/2020 : VIDEO. "C'est une catastrophe ce qu'il se passe en Antarctique ouest" : pourquoi la fonte du glacier Thwaites inquiète les scientifiques – https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-c-est-une-catastrophe-ce-qu-il-se-passe-en-antarctique-ouest-pourquoi-le-glacier-thwaites-inquiete-les-scientifiques_3189997.html
35 « La Rochelle : La Ville veut créer un nouveau quartier résidentiel », par Pierre-Marie Lemaire, Sud Ouest, 14 août 2015 – https://www.sudouest.fr/2015/08/14/habiter-a-la-tour-carree-2096413-1391.php
37 PLAN PARTICULIER D’INTERVENTION RHODIA OPERATIONS – GROUPE SOLVAY Site de LA ROCHELLE, page 23 – http://www.charente-maritime.gouv.fr/content/download/32425/210454/file/PPI%20com%20VF%20Solvay.pdf
38 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation, 1.4 Justification des choix, p.20.
39 Compte-rendu du Conseil municipal de La Rochelle du 28 mai 2018 – https://www.larochelle.fr/uploads/media/CR_28_mai_2018.pdf : Archive en ligne supprimée depuis la mise en ligne du nouveau site de la mairie en 2019. Il faut se rendre aux archives de la ville de La Rochelle pour retrouver le document.
40 « La Rochelle : un tiers des bus Yélo bloqué au garage », par Frédéric Zabalza, Sud Ouest, publié le 25 juin 2019 – https://www.sudouest.fr/2019/06/25/un-tiers-des-bus-yelo-est-actuellement-bloque-au-garage-6255489-1391.php
41 « Le péage du Pont de Ré au profit de l’action environnementale ! », Communauté de Communes
de l'Ile de Ré, Mise à jour le Mardi 1 août 2017 – http://cdciledere.fr/agir-pour-environnement/environnement/ecotaxe
42 Featherfilms a produit un stop motion sur une partie de cette réalisation. A voir sur http://www.featherfilms.fr/epto-emcc-suivi-de-travaux/
43 « Parc naturel marin : des réserves sans opposition », par Philippe Baroux, Sud Ouest, 21 juin 2019 – https://www.sudouest.fr/2019/06/21/des-reserves-sans-oppo-sitiondragage-suivi-d-un-deroctage-6239233-1391.php
44 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 3 : Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP), Orientation d’aménagement et de programmation, Fiche 06.1 _ La Végétation, Planter un arbre dans les règles de l’art, page 116 – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34486/3.1.2%20Paysage%20et%20Trame%20verte%20et%20bleue ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12974180/3.1.2+-+OAP+Paysage+et+Trame+verte+et+bleue.pdf/21b38d03-44c5-4022-a9f1-01521e177c7a?version=1.0&download=true
45 « Exposition ESPACE PUBLIC : quelles évolutions en 30 ans ? », Rue de l’Avenir, publié le 14 avril 2019 – https://www.ruedelavenir.com/wp-content/uploads/2019/04/3_LaRochelle_VieuxPort.jpg
46 Présentation budget primitif 2018, CdA La Rochelle, page 20 – https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/11946034/Pr%C3%A9sentation+Budget+Primitif+2018/cbf710b0-3563-40dc-8810-d6be58481de7?version=1.1
47 « Stade Rochelais : la fin des navettes gratuites pour aller au stade », Sud Ouest, publié le 4 septembre 2015 – https://www.sudouest.fr/2015/09/04/stade-rochelais-les-navettes-gratuites-pour-aller-au-stade-c-est-termine-2114577-4568.php
48 Voir la plaquette concernant le PPI Rhodia Opérations (Groupe Solvay) sur le site de la Mairie de La Rochelle – https://www.larochelle.fr/prevention-et-securite/risques-majeurs/risques-technologiques.html ; MAJ 02/2020 : https://www.larochelle.fr/fileadmin/mediatheque/Action_municipale/Ville_durable/Gestion_des_risques/Plaquette_finale_ROp_Solvay.pdf
49 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation 1.4 Justification des choix, p. 12.
50 « A La Rochelle, emplacement déterminé pour le Nouvel Hôpital », par GHT Atlantique 17, réseau Hôpital et GHT, publié le 20 août 2018 – https://www.reseau-hopital-ght.fr/actualites/gestion-performance/reconstruction-modernisation/a-la-rochelle-emplacement-determine-pour-le-nouvel-hopital.html
51 « Pollution de l'air : la justice reconnaît une "faute" de l'Etat », par la rédaction d’Allodocteurs.fr France Télévisions, 26 juin 2019 – https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/pollution-de-l-air-la-justice-reconnait-une-faute-de-l-etat_3508251.html
52 Voir plan 2G04 dans le plan de repérage dynamique web – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34662/5.2.0%20Plan%20de%20rep%C3%A9rage%20dynamique%20-%20web ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12974248/plan_521_2G04.pdf/b45ab7bf-fe5b-48b5-86b3-a8c982f24968?version=1.0&download=true
53 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 5 : Règlement 5.1 Règlement écrit, 5.1.4 Zones Urbaines, 3.5 Dispositions réglementaires du secteur UU4, p. 226 – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34665/5.1%20R%C3%A8glement%20%C3%A9crit ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12974190/5.1+-+R%C3%A8glement+%C3%A9crit.pdf/eb667019-71f0-4ca0-80c3-868e073880cb?version=1.0&download=true
54 Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de la Communauté d’agglomération de La Rochelle, PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, DOSSIER APPROUVÉ, CONSEIL COMMUNAUTAIRE 28 AVRIL 2011, COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE LA ROCHELLE, page 65 – https://www.agglo-larochelle.fr/-/un-scot-commun-la-rochelle-aunis
55 Plus de détail sur le projet dans mon article en date de mai 2016 : « La Rochelle transgresse le SCoT » – http://fabricerestier.free.fr/ilot_joffre.html
56 « Projet d’immeuble sur la corniche de Port-Neuf à La Rochelle : prestige ou verrue ? », par Christiane Poulin, Sud Ouest, publié le 22 janvier 2013 – https://www.sudouest.fr/2013/01/22/prestige-ou-verrue-941815-650.php
57 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation 1.2 Analyse des capacités de densification, page 20 – http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/34477/1.2%20Analyse%20des%20capacit%C3%A9s%20de%20densification ; MAJ 02/2020 : https://www.agglo-larochelle.fr/documents/10839/12973882/1.2+-+Bilan+consommation+espaces+-+Analyse+capacit%C3%A9s+densification.pdf/ac42039b-f85a-40fe-81b5-4f0b44dc3340?version=1.0&download=true , page 29.
58 « Nous voulons résolument nous orienter vers un urbanisme qualitatif et négocié avec les aménageurs », Antoine Grau, Vice-président en charge du PLUi et des projets urbains, Maire de Lagord, dans le Point Commun, le mag de l’agglo rochelaise, n°111, juillet 2019, page 17 – https://www.webalbums.fr/cda_lr/pointcommun_111/16/
59 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation 1.4 Justification des choix.
60 Vous pouvez réaliser l’expérience vous-même avec le logiciel Repetition Detector – http://www.repetition-detector.com/?l=fr
61 Projet de PLUi arrêté par le conseil communautaire, Tome 1 : Rapport de présentation 1.4 Justification des choix, p. 10.
62 « Le souffle de " l’esprit communautaire " », par Frédéric Zabalza, Sud Ouest, 24 mai 2019.
63 http://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/get/36310/Avis%20du%20d%C3%A9partement%20de%20la%20Charente-Maritime ; MAJ 02/2020 : Cette archive a disparu du site, comme tous les documents relatifs au PLUI de La Rochelle.
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