Pollution à
Chef de Baie ?
Au Moyen-âge, le site où se trouvent aujourd'hui La Pallice, Chef de Baie, Laleu, c'est-à-dire quelques un des quartiers de La Rochelle, se nommait également concha putrida. A l’époque, les courants marins accumulaient les algues sur un rivage marécageux où elles se décomposaient, ce qui provoquait l’émanation d’odeurs désagréables et l'appellation de putrida. En se promenant à proximité de la plage de Chef de Baie, on pourrait penser que certains souhaitent renouer avec l’histoire…
Le site où se trouvent aujourd'hui La Pallice, Chef de Baie, Laleu,
c'est-à-dire quelques un des quartiers de La Rochelle, se nommait également conche putrida.
La plage avec la falaise
en arrière plan.
Prise de vue depuis la
falaise.
Au cœur de l’hiver, les rares éclaircies incitent à s’extraire de nos habitations pour aller vadrouiller de-ci de-là, et particulièrement en des lieux plus habituellement fréquentés pendant la période estivale, comme si cela pouvait précipiter les échéances et nous rapprocher ainsi plus rapidement des beaux jours. C’est dans cet esprit que je me suis retrouvé à flâner aux abords de la plage artificielle de Chef de Baie en ce début de mois de mars 2007.
Désirant bénéficier d’un meilleur point de vue, je décidai de prolonger ma balade le long de la falaise qui surplombe la plage et qui avance dans la mer. C’est alors que je découvris que ce promontoire ne servait pas seulement de sentier pédestre, mais été aussi relégué à un rôle que l’on aurait pu croire appartenir à de l’histoire ancienne, du temps où il était coutumier de penser que la nature prenait toujours le dessus et était insensible à la négligence des hommes à son égard.
A quelques dizaines de mètres d’une des trois plages de La Rochelle, nombre de déchets divers et variés jonchent le sol, et notamment des sacs d’engrais, ainsi que des bidons d’huiles et de produits chimiques. L’aspect de ces détritus laisse penser qu’ils ont été jetés ici voilà peu de temps. Les indications qui figurent sur les étiquettes des emballages sont encore aisément lisibles et rappellent leur caractère allergène, toxique ou corrosif. Si leur propriétaire a été capable de s’en débarrasser aussi négligemment dans cette zone sauvage, il est peu probable qu’il ait préalablement pris soins de les rincer pour les débarrasser de tous résidus polluants. Les fortes pluies de ces derniers jours auront certainement contribué à faire ce travail, et à accélérer le processus d’infiltration dans la falaise. Cette dernière laisse ruisseler un mince filet d’eau vers la mer dont je serais curieux de connaître la composition exacte, étant donné sa proximité avec la plage de Chef de Baie.
En plus des rebuts, le sol noirci à divers endroits sur des surfaces plus ou moins imposantes démontre qu’il a été procédé à des incinérations répétées. Il serait étonnant que nous soyons confrontés à la résurgence de coutumes moyenâgeuses qui consistaient à allumer des feux sur le littoral pour provoquer l'échouage de navires, et ce afin de s'emparer de leurs marchandise1. Il serait plus logique de penser que, en réduisant à l’état de cendres tout ce qui a bien pu être jeté en ces lieux, ces brasiers aient pour intention d’en dissimuler la nature.
Le sol noirci à divers endroits sur des surfaces plus ou moins imposantes démontre qu’il a été procédé à des incinérations répétées.
Heureusement,
la plage est interdite
aux chiens...
Face à ce constat, il serait judicieux que les services concernés se préoccupent d’opérer une analyse des sols de cette décharge sauvage, et des eaux de ruissellement de cette falaise. L’accès à cet endroit se devrait d’être définitivement interdit à tout véhicule. Enfin, après avoir nettoyé l’accès à ce dépotoir que constituent les abords du parking d’entreprise situé en contrebas, où là pourrissent quelques fruits, des panneaux devraient être disposés qui stipuleraient l’interdiction de déposer des ordures. Cela serait un minimum, et très certainement dans le domaine de compétence de la Mairie qui s’y connaît en panneau indicateur puisque, quand il s’agit de rappeler la limitation de vitesse à 30 km/h, on en trouve au moins un tous les 100 mètres sur l’avenue Jean Guiton…
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