Un plan de circulation
qui n’a pas de sens

Voilà que l’équipe municipale s’est entichée de réviser le plan de circulation du centre-ville de La Rochelle. Elle n’en est pas à ses premières armes puisqu’elle a déjà modifié le passage aux abords de l’Aquarium, en omettant tout de même de refaire le bout de route menant à l’hôtel Mercure en passant devant le bassin à flot qui en l’état nous donne une impression en voiture de ce que l’on peut ressentir en bateau par gros temps… Elle a aussi supprimé une bonne partie des places occupées par les clients du Méga CGR et des commerçants alentours pour réserver un large passage à un bus, et certainement à terme celui d’un tramway dont j’aimerai d’ailleurs bien avoir une idée du rapport entre le coût et le retour sur investissement… Vu le trafic observé dans le quartier Minimes, de tels aménagements ne s’imposaient pas. La municipalité a réaménagée la place Verdun avec un avantage pour les transports en commun inversement proportionnel à celui apporté à la fluidité de la circulation aux alentours… Et dernièrement elle a initié entre l’avenue de la Porte Royale et la rue de Dompierre un « haricot » dont le contournement répété va certainement contribuer à l’augmentation du nombre de luxation des conducteurs (heureusement les urgences ne sont pas loin…). On aurait pourtant pu croire que vu le temps mis à la réalisation de cette particularité de la voirie charentaise, elle eut pu être d’un meilleur acabit. Mais apparemment tous les champignons ne gagnent pas en qualité ce qu’ils perdent en temps pour sortir de terre.

Mais aux oubliettes les haricots et les champignons, voici venu le temps des « marguerites » ! C’est en effet sous ce principe que le plan de la municipalité a été concocté. Mais, à l’image de la fleur en question, il ne sent pas bon, ce plan !
Il a pour principal inconvénient de mettre le quai Duperré en sens unique. Cela signifie pour résumer, et vu l’ensemble des modifications prévues, que le simple fait de vouloir se rendre de Port-Neuf à la gare SNCF exigera « deux fois plus de kilomètres et trois fois plus de temps »1 (…et encore, l’expérience a été réalisée dans de bonnes conditions !), et forcément un peu plus d’argent si vous prenez le taxi.
Mais on tente de nous convaincre que nous nous ferons rapidement à ces modifications. En effet, suite aux travaux effectués dans la rue St-Jean et d’après les comptages qui ont été réalisés, « 6500 conducteurs ont trouvé d’autres solutions que passer par le port »2. Ce que l’on a oublié de vous préciser, c’est que le grand panneau noir sur jaune indiquant au niveau de la rue de la Monnaie la présence de travaux rue St-Jean a tout bonnement disparu pour la trêve hivernale, et n’a jamais retrouvé sa place par la suite. Il y a donc une grande partie de conducteurs qui se cassent régulièrement le nez sur la rue St-Jean toujours à moitié obstruée, et qui étant trop avancés, ne peuvent plus passer par le parking St-Jean D’acre. Il suffit de travaux qui n’en finissent pas et d’une signalisation mal placée et discrète pour faire dire aux chiffres ce que l’on veut…

On constate bien là une volonté évidente de repousser les voitures en périphérie qui n’est pas assumée ouvertement d’après les déclarations officielles, puisque après tout ça, le maire ose encore affirmer qu’il n’est « pas favorable à un centre-ville piéton »… Mais une fois le nouveau plan de circulation mis en place, qui prendra le risque de s’engouffrer dans cette souricière si ce n’est ceux qui y seront professionnellement obligés. On peut donc conclure que ces modifications augmenteront les désagréments, la pollution et les dépenses des usagers, ce qui est un comble pour une municipalité à majorité de gauche. Néanmoins je vous fais le pari que même si ce plan, qui n’est que la continuité d’un schéma routier sans queue ni tête puisque n’ayant même pas de justification écologique, est adopté, certains continueront d’emprunter le quai en sens interdit, polluant et pétaradant à qui mieux mieux, et ce en toute légalité. Ce sont les pilotes du Rallye d’automne…